Clostridioides difficile, un pathogène zoonotique d’origine alimentaire ? Difficile de conclure !
L’incidence des infections humaines à Clostridioides difficile augmente en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Australie. Quels sont les facteurs de risque liés à l’augmentation du nombre de cas d’infections à C. difficile au niveau communautaire ? Ce Point Sur synthétise les éléments disponibles et les hypothèses avancées sur ce danger qui nécessite une approche One Health. Lire l’article
Dangers biologiques
Évènement
Royaume-Uni (cas), Salmonella, poulet
Depuis janvier 2020, les agences de santé publique anglaises (FSA et PHE) ont déclaré 390 cas de salmonellose au Royaume-Uni suite à la consommation de poulet surgelé, cru et pané. Salmonella Enteritidis a été mis en cause dans cet épisode. Parmi ces cas, 138 personnes ont été hospitalisées et quatre sont décédées.Lien
Évènement
États-Unis (cas), Listeria, charcuterie
Aux États-Unis, le CDC a déclaré le 23 octobre dix cas d’infection à Listeria monocytogenes, dans trois États. Toutes les personnes infectées ont été hospitalisées et une personne est décédée. De la charcuterie serait la source de cette épidémie, neuf des dix personnes infectées ont déclaré avoir mangé du salami, de la mortadelle ou du prosciutto. Ces charcuteries ont été achetées pré-emballées. L’enquête en cours n’a pas encore permis d’identifier un fournisseur commun.Lien
Évènement
Suède, Campylobacter, poulet
Depuis le mois d’octobre, une recrudescence des cas de campylobacteriose est observée en Suède par les agences sanitaires (Public Health Agency of Sweden, National Veterinary Institute). Ces infections à Campylobacter ont été plus fréquentes chez les personnes âgées de 40 à 70 ans. Une augmentation du nombre de poulets de chair porteurs de Campylobacter dans les élevages suédois a précédé cette épidémie.Lien
Évènement
États-Unis, STEC, laitue romaine
Aux États-Unis, le CDC a déclaré le 10 novembre, 12 cas d’infection à Escherichia coli O157:H7 ; cinq personnes ont été hospitalisées. La laitue romaine est à nouveau mise en cause dans cet épisode. Plusieurs lots de salade emballée provenant d’un seul fournisseur ont fait l’objet de rappels.Lien
Suivi
États-Unis (cas), Chine (source), Salmonella, champignon
Le CDC et la FDA ont clôturé le 11 novembre 2020 l’épisode à Salmonella Stanley rapporté dans le BuSCA n°26. L’enquête a confirmé la source, un champignon noir séché (kikurage) importé de chine.Lien
Étude
Canada, STEC, farine
En 2016, six cas d’infection à E. coli O121 producteurs de shiga-toxines (STEC) ont été identifiés au Canada ; de la farine de blé était suspectée comme source de contamination. C’était la première épidémie à STEC au Canada non reliée au sérotype O157:H7. Cette étude démontre que l’investigation effectuée directement dans les foyers a été très utile pour confirmer la source. En effet, l’infection a été provoquée par l’ingestion de pâte crue préparée à la maison. L’utilisation du WGS a permis de caractériser le sérotype O121 incriminé dans cette épidémie ce qui a incité, en juin 2018, les autorités sanitaires canadiennes à utiliser le WGS comme méthode de référence de typage de tous les STEC non-O157:H7. La farine est une source probablement sous-estimée car c’est une matière première généralement consommée cuite.Lien
Étude
Écosse, STEC, cervidés
Les bovins sont souvent cités comme étant les principaux réservoirs de STEC, la part d’attribution à d’autres ruminants est moins connue. L'Écosse produit environ 3 000 à 3 500 tonnes de viande de cervidés chaque année) dont 98 % sont issus de cervidés sauvages. Environ un tiers de cette production est exportée en Europe. D’après cette étude menée entre 2017 et 2018 sur des échantillons fécaux, la prévalence de STEC O157 chez les cervidés écossais sauvages est estimée à 0,34 % (intervalle de confiance à 95 %: 0,02 - 6,30). Les échantillons positifs contenaient des niveaux élevés de STEC O157 (> 104 UFC / g de matières fécales). Les trois souches séquencées possèdent des gènes de virulence (stx2a et eae), retrouvés dans des STEC responsables de cas humains. Les analyses WGS ont permis d’identifier des souches de STEC identiques entre les populations de cerfs, de bovins et chez l’Homme. Il n’existe pas de données récentes disponibles sur le niveau de contamination du gibier français par les STEC.Lien
Étude
Yersinia enterocolotica, danger biologique
Yersinia enterocolotica est une bactérie responsable d’une maladie zoonotique, la yersiniose entérique. Les principaux réservoirs de cette bactérie sont les porcs, porteurs asymptomatiques. Les bovins, ovins et caprins sont également des sources possibles de contamination pour l’Homme Lien. Les contacts directs avec des animaux infectés et l’ingestion de viande de porc crue contaminée ou d’eau non traitée sont les voies de transmission les plus importantes identifiées dans cette étude.Lien
Dangers biologiques et chimiques
Étude
Dangers biologiques et chimiques, Espagne, mollusques bivalves
Cette étude, menée par un réseau espagnol sur les risques émergents pour la sécurité des aliments (RISEGAL), évalue les dangers émergents liés à la consommation de mollusques bivalves afin de déterminer lesquels devraient faire l’objet de plans de prévention. S’appuyant sur la démarche ERI (Emerging Risk Identification) mise au point par l’Efsa, ils ont ainsi identifié comme dangers les plus sévères et imminents : les composés perfluorés (PFAS), la transmission de la résistance aux antibiotiques, l’agent pathogène Vibrio parahaemolyticus, le virus de l'hépatite E (VHE) et les résidus d’antibiotiques. Cette première évaluation basée sur du text mining et sur la caractérisation des cinq critères de la démarche ERI a été complétée par une étude exploratoire pour les dangers microbiologiques, confirmant la présence de VHE dans les moules.Lien
Avis
Dangers biologiques et chimiques, monde
Ce guide publié par la FAO propose une démarche pour la hiérarchisation sanitaire des dangers microbiologiques et chimiques dans les aliments. La démarche et plusieurs méthodes y sont détaillées et se basent sur l’estimation des deux dimensions du risque : la probabilité d’occurrence et la gravité, avec prise en compte de l’incertitude et de la variabilité. Trois étapes sont documentées dans le guide : aide à la définition de l’objectif de la hiérarchisation sanitaire, puis choix des méthodes, collecte et évaluation des données nécessaires pour estimer le risque, et enfin mise en œuvre de la méthode sélectionnée et communication des résultats. Le guide s’adresse à de nombreux publics, dont les gestionnaires de risque et les responsables de dispositifs de surveillance. En effet, ces méthodes peuvent intégrer une démarche de priorisation lorsque d’autres facteurs (sociaux, économiques et/ou politiques) sont pris en compte, et ainsi permettre une optimisation de la surveillance des aliments.Lien
Dangers chimiques
Évènement
Nouvelle-Zélande, histamine, poissons
En Nouvelle-Zélande, 21 personnes ont été intoxiquées et au moins trois hospitalisées après avoir consommé des filets de carangue avariés fournis par un service de repas à domicile Lien. Des niveaux d’histamine toxiques pour l’Homme ont été mesurés dans les échantillons de poissons. L’intoxication histaminique résulte de la forte production d’histamine, une amine active sur le système nerveux central, à partir d’histidine naturellement présente dans la chair des poissons. La formation d’histamine se produit notamment lorsque la chaîne du froid n’est pas respectée.Lien
A Taïwan, des niveaux de métaux lourds, en particulier de cadmium et de plomb, supérieurs aux limites autorisées ont été mesurés par la Fondation des Consommateurs dans des champignons séchés (shiitakes et agarics) importés du Brésil. Les trois quarts des agarics présentaient des concentrations en cadmium supérieures à la teneur maximale de 2 mg/kg autorisée dans le pays, le maximum retrouvé avoisinant les 15 mg/kg. A titre de comparaison, en Europe, la limite maximale de cadmium autorisée dans ce type de champignons est de 0,2 mg/kg. Des traces de pesticides interdits à Taïwan et en Europe (chlorpyrifos et de carbofuran) ont aussi été détectées. A noter que les détails de l’étude ne sont pas communiqués et que le nombre d’échantillons est faible (n = 25). A ce jour,selon Eurostat, il n’y a pas d’importation de ce type de champignons du Brésil dans l’UE .Lien
Bilan
Suisse, mycotoxines, céréales
L’organisation de la Branche Suisse des Céréales, Oléagineux et Protéagineux a publié une liste de recommandations pour prévenir les risques de contamination des céréales par les mycotoxines Lien. Parmi les recommandations figure le suivi des concentrations en mycotoxines après la récolte. En 2020 les données montrent une diminution de la contamination des céréales (blé, orge, triticale) par le déoxynivalénol (DON) par rapport aux années antérieures.Lien
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