n°58 - 24 février 2022

Évènement

USA, Cronobacter sakazakii et Salmonella Newport, préparations infantiles

Aux USA, trois cas d’infection à Cronobacter sakazakii et un cas d’infection à Salmonella Newport, ayant conduit à l’hospitalisation de nourrissons, ont été rapportés entre le 20/09/2021 et le 11/01/2022. Les nourrissons ont consommé des préparations infantiles en poudre issues de la même usine au Michigan. Cette dernière a initié un rappel des produits le 17/02/2022 et la FDA a ouvert une enquête. Lien

Suivi

Europe, Salmonella Enteritidis, oeufs

En août 2021, la France avait lancé l’alerte suite à un nombre inhabituel (n=42) d’infections à Salmonella Enteritidis ST11 signalées au cours de l’été. Plusieurs personnes avaient consommé des œufs dans des restaurants s’approvisionnant auprès du même fournisseur. Au cours de l’année 2021, 272 infections à ce germe ont été signalées au Royaume-Uni et dans cinq pays de l’UE. Dans des cas français et espagnols, une source commune (un élevage espagnol) a pu être identifiée. Lien Des cas au Danemark avaient déjà été rapportés dans le BuSCA n°52.

Étude

Portugal, aliments d’origine animale, antibiorésistance

L’analyse des données portugaises de surveillance de l’antibiorésistance des bactéries de la chaîne alimentaire de 2014 à 2018, a montré une forte prévalence de la résistance aux céphalosporines de 3ème et 4ème génération (95 - 100 %) dans les E. coli isolés de produits avicoles. Respectivement 61 % et 92 % des E. coli isolés de la viande de porc et de volaille étaient résistants aux fluoroquinolones. Dans les produits de volaille, 98 % des isolats de Campylobacter et la moitié des souches de Salmonella étaient résistants aux fluoroquinolones. La fréquence de résistance aux fluoroquinolones était deux fois plus élevée en été qu’en hiver. Une prévalence plus faible de la résistance aux antimicrobiens a été observée entre 2016 et 2018 par rapport à 2014. Lien

Étude

Italie, Coxiella burnetii, produits laitiers

Si l’infection par Coxiella burnetii via l’alimentation reste encore controversée, sa présence dans les produits laitiers pourrait conduire à renforcer la vigilance. C’est la conclusion d’une étude menée en Italie sur 413 échantillons de lait (chèvre et brebis) et fromages au lait cru. Coxiella a été détectée dans 19 % des échantillons, principalement dans le lait (24 %). En Italie comme en France, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de programme de surveillance pour ce pathogène dans les aliments. Lien

Étude

Italie, STEC, surveillance

Une étude s’est attachée à décrire 144 STEC O26 collectés, en Italie, entre 1990 et 2000 dans le cadre du programme national de surveillance des SHU. Toutes les souches isolées entre 1989 et 1998 étaient associées au type ST21, tandis que les souches ST29 sont apparues à partir de 1999. La majorité des souches ST29 et ST21 possédaient le gène de virulence stx2, principalement de type stx2a (n=112), le variant stx2d a été identifié dans deux souches ST396 (variant proche de ST29) tandis que variant stx1a était porté quasiment exclusivement par des souches ST21 (n=20). Lien

Étude

Royaume-Uni, STEC, fromage au lait cru

Une étude dresse le bilan des non conformités microbiologiques rencontrées en Angleterre dans les fromages au lait cru, entre avril 2019 et mars 2020. Sur un total de 629 échantillons collectés par les services de santé environnementale, 82 % respectaient les critères microbiologiques. Néanmoins quatre échantillons se sont révélés potentiellement dangereux suite à la détection de STEC (n=1), L. monocytogenes (n=1) ou staphylocoques à coagulase positive (n=2). La présence de gènes stx, codant pour les shigatoxines, a été détectée dans 2 % des échantillons. Lien

Étude

Estonie, Campylobacter, viande de poulet

En Estonie, une étude rapporte une prévalence de près de 33 % de Campylobacter spp. dans de la viande de poulet (n=429) provenant des pays baltes. Au total, 35 souches isolées des échantillons de viande ont pu être comparées avec 20 souches provenant de patients. Dans les deux cas, la majorité des isolats appartenaient à l’espèce C. jejuni. Lien Ces résultats vont dans le même sens que les tendances épidémiologiques observées en France ces dernières années, avec la prédominance de l’espèce C. jejuni parmi les souches responsables d’infections chez l’Homme. Lien

Étude

Chine, Listeria monocytogenes , antibiorésistance

En Chine, le programme de surveillance de Listeria monocytogenes a permis d’isoler 369 souches, dont 326 d’origine alimentaire, au cours de la période 2002-2019. Une étude s’est attachée à caractériser leur diversité génétique ainsi que leur profil de résistance aux antibiotiques. Les sérogroupes 1/2a-3a sont majoritaires dans l’alimentation (37,4 %), devant les sérogroupes 4b-4d-4e (10 %), pourtant les plus fréquemment à l’origine des cas de listériose humaine. Des résistances sont observées principalement pour la tétracycline mais ne concernent que 5,1 % des isolats. Lien

Étude

Monde, Mycobacterium, lait

Afin d’estimer la prévalence de Mycobacterium bovis dans le lait de vache non pasteurisé, un article a compilé les résultats de 83 études menées à travers le monde entre 1980 et 2013. Au final, M. bovis a été détecté dans les mêmes proportions (5 %) dans les échantillons de lait de tank que dans ceux de lait individuel. La détection était cependant plus importante (8 %) si l’animal présentait un test positif pour la tuberculose. D’après les auteurs, ces moyennes doivent être nuancées du fait de la forte hétérogénéité des résultats. Lien

Bilan

France, STEC, viande hachée et fromage au lait cru

Les taux de contamination par les STEC dans les fromages au lait cru et viandes hachées de bœuf consommés en France de 2017 à 2019 demeurent faibles et comparables aux taux des années précédentes. Des STEC ont été isolés dans seulement quatre échantillons parmi 1 684 pour la viande hachée et dans quatre parmi 578 pour les fromages. Les STEC isolés appartenaient aux sérotypes O26 :H11 (n=4), O145 :H28 (n=1), O157 :H7 (n=2) et O103 :H2 (n=1). Les souches possédaient toutes un gène stx, majoritairement de type stx1a (n=5) suivi de stx2c (n=2) et stx2a (n=1). Lien

Bilan

France, réseau Salmonella

En 2019, le réseau Salmonella a pu centraliser 13 556 résultats de sérotypage de salmonelles, issus de la santé animale (67,2 %), de l’alimentation humaine et animale (31,4 %) ou de l’environnement (1,4 %). S. Enteritidis représentait 42 % des sérovars retrouvés dans les œufs et ovoproduits tandis que S. Typhimurium (variant monophasique) était le sérovar le plus fréquemment identifié dans la viande porcine (41 %) et dans l’alimentation humaine en générale (22 %). Lien

Étude

Russie, phtalates, emballages alimentaires

Une étude en Russie rapporte les teneurs de différents phtalates retrouvés dans la viande de bœuf conditionnée sous plastique, emballée dans du papier ou prélevée directement à l’abattoir. Les plus fortes teneurs ont été mesurées pour le di-n-butyl phtalate (DnBP) dans la viande hachée congelée (378,5 µg/kg). Par ailleurs, aucun des emballages examinés ne répondait aux exigences de la législation européenne, du DnBP pouvant migrer dans la nourriture. Les auteurs soulignent également la présence inattendue de phtalates dans les échantillons de bœuf emballés dans du papier. L’utilisation de carton recyclé pour produire le papier pourrait être à l’origine de la contamination. Lien

Étude

Chine, amines biogènes et nitrites, légumes fermentés

Les nitrites, les amines biogènes ainsi que le carbamate d’éthyle sont des contaminants susceptibles d’être retrouvés dans les produits fermentés. En Chine, ces composés ont été détectés dans des légumes fermentés (bambou, choux, radis et moutarde) achetés en ligne. Les échantillons de choux présentaient les concentrations moyennes les plus élevées pour les nitrites (12,1 mg/kg) ainsi que pour la majorité des amines biogènes. Sur 15 échantillons prélevés pour chaque type de légumes, deux échantillons de choux en particulier et un échantillon de moutarde dépassaient les valeurs réglementaires fixées par la Chine pour les nitrites (20 mg/kg). Lien

Étude

Monde, formaldéhyde, produits de la mer

Une revue résume les différentes méthodes de détection du formaldéhyde ainsi que ses aspects toxicologiques et compare les réglementations. Elle propose également une synthèse des teneurs en formaldéhyde rapportées dans la littérature depuis 2000 dans les poissons et produits de la mer. Les auteurs observent que la majorité des produits décrits dans les études dépassent la plupart des valeurs réglementaires en vigueur, avec des valeurs maximales s’élevant à 293 mg/kg. Ce composé, qui peut se former naturellement ou bien être ajouté, fait l’objet d’une grande hétérogénéité réglementaire. Lien