n°61 - 7 avril 2022

Évènement

France, Salmonella Typhimurium, chocolat au lait

Au 5 avril, les autorités sanitaires françaises recensaient 21 cas de salmonellose dont huit ayant conduit à une hospitalisation, possiblement suite à la consommation de produits de la marque Kinder. Ces produits ont fait l’objet d’un retrait-rappel en raison d’une suspicion de contamination par Salmonella Typhimurium depuis le 4 avril. Lien Au 7 avril, 134 cas imputés à cette souche bactérienne ont été recensés en France et dans sept autres pays d’Europe. Lien

Suivi

France, SHU, pâte à pizza

Les dernières conclusions suite aux investigations épidémiologiques ont confirmé un lien entre plusieurs cas de SHU survenus en France ces dernières semaines et la consommation de pizzas surgelées de la marque Buitoni contaminées par des E. coli producteurs de shiga-toxines (STEC). Au 28 mars, 41 cas (dont deux décès) étaient recensés sur le territoire national, soit 14 cas supplémentaires depuis le point de situation du dernier BuSCA. Par ailleurs à cette même date 34 cas étaient en cours d’investigation. Lien

Étude

Italie, Salmonella Infantis, antibiorésistance

Une étude en Italie dans la région des Abbruzes et le Molise rapporte une forte proportion (60 %) de souches de Salmonella Infantis productrices de BLSE parmi les souches ayant circulé dans ces régions entre 2017 et 2021. Elles provenaient en majorité d’isolements effectués chez l’Homme ou bien au sein d’élevages de volailles. Pour l’ensemble du pays, le nombre de souches de S. Infantis multirésistantes aurait augmenté de 20 à 80 % depuis 2011, conduisant les auteurs à alerter sur leur possible diffusion plus large à l’Europe. Lien Salmonella Infantis est un des cinq principaux sérovars impliqués dans les cas d’infections humaines en Europe avec 43 % des cas recensés en 2020 en Italie. Lien

Étude

Allemagne, Clostridioides difficile, légumes

Une étude en Allemagne rapporte la présence de Clostridioides difficile dans 27 % (n=32) des échantillons de pommes de terre et 2 % (n=393) des échantillons de salades prêtes à consommer analysés. Parmi les 16 souches détectées, dix d’entre elles étaient toxinogènes. Lien Cette étude a montré que la présence dans l’environnement de cette bactérie peut entraîner une contamination des aliments au contact du sol, même si à ce jour aucune infection humaine à Clostridioides difficile n’a pu être attribuée directement à une source alimentaire, comme rappelé dans le Point Sur du BuSCA n°29. Lien

Étude

USA, colibactine, filière bovine

La colibactine est une toxine mutagène produite par certaines souches d’E. coli qui peuvent être retrouvées dans le tractus digestif des bovins, et qui favoriserait l’émergence de tumeurs intestinales. Si le CIRC a classé la consommation de viande rouge comme probablement cancérigène, le rôle des bactéries tumorigènes présentes dans la viande reste à préciser. Aux USA, une étude a évalué la prévalence d’E.coli producteurs de colibactine aux différents maillons de la chaîne de production. Des souches productrices de colibactine ont été identifiées dans 18,7 % (n=715) des bovins analysés (tractus digestif) et 5,5 % (n=507) des échantillons de viande de bœuf hachée. Lien

Étude

Monde, sécurité sanitaire et comportements alimentaires

La perception des dangers sanitaires pourrait conduire les consommateurs des pays à revenus faibles et intermédiaires (PRFI) à adopter des comportements alimentaires en contradiction avec une alimentation saine sur le plan nutritionnel. C’est l’hypothèse développée par une revue de la littérature fondée sur 46 études menées principalement dans des PRFI des continents africain et asiatique. Ainsi, la forte méfiance vis-à-vis des pesticides serait un frein à la consommation de fruits et légumes. Par ailleurs, la faible confiance envers les produits frais ou vendus sur les marchés conduirait à la consommation de produits industriels emballés et transformés, perçus comme plus sûrs sur le plan microbiologique. Lien

Bilan

Europe, antibiorésistance, denrées d’origine animale

L’Efsa publie le dernier rapport de synthèse portant sur la surveillance de l’antibiorésistance des bactéries zoonotiques isolées entre 2019 et 2020 par les États membres. Le rapport couvre les élevages porcins, bovins et avicoles ainsi que les carcasses et viandes dérivées. Les conclusions principales font état d’une proportion élevée (64 à 90 %) de souches de Campylobacter résistantes à la ciprofloxacine dans les carcasses ou la viande de poulet de chair, confirmant la proportion croissante de ces souches, observée depuis 2009, dans les élevages. Concernant Salmonella, la résistance aux céphalosporines de 3^ème génération reste un phénomène rare mais néanmoins à surveiller, avec seulement 0,3-0,4 % d’isolats concernés pour la viande de porc et de poulet de chair. Lien

Étude

Europe, résidus et contaminants chimiques, produits de la mer

Une revue propose une synthèse des teneurs maximales actuellement en vigueur au sein de l’UE pour les contaminants chimiques retrouvés dans les produits de la mer et les algues. Les seuils réglementaires y sont comparés à ceux des États-Unis, du Canada et de la Russie, ainsi qu'aux normes alimentaires internationales du Codex Alimentarius. La synthèse couvre notamment les éléments traces métalliques, les PCB, les fluorides ainsi que plusieurs familles de pesticides. Malgré une forte harmonisation de la réglementation en Europe, il existe encore des seuils réglementaires nationaux, par exemple pour les pesticides. Lien

Étude

Egypte, mycotoxines, farines de blé et maïs

Des dépassements des teneurs maximales européennes autorisées pour le déoxynivalénol (750 µg/kg) ont été observées dans deux échantillons de farine de maïs collectés en Égypte. Au total, 104 paquets de farine de maïs et blé ont été analysés dans cette étude, et 73 % d’entre eux contenaient au moins une des trois mycotoxines recherchées, à savoir le déoxynivalénol, le nivalénol et le déoxynivalénol-3-glucoside. Si le nombre de dépassements réglementaires reste faible, les auteurs alertent sur la forte proportion (38,5 %) de co-contaminations retrouvées dans les échantillons. Lien

Étude

Amérique centrale, mycotoxines, céréales

Une revue rapporte les teneurs moyennes en aflatoxines, fumonisines, déoxynivalénol et zéaralénone détectées dans des céréales échantillonnées en Amérique centrale entre 2017 et 2021. Les teneurs moyennes annuelles pour la somme des aflatoxines dans les céréales sont comprises entre 4 et 8 µg/kg, et atteignent ou dépassent la teneur maximale européenne fixée à 4 µg/kg. Les teneurs maximales mesurées s’élèvent à 1 264 µg/kg. Pour les fumonisines, des teneurs maximales de 170 300 µg/kg ont pu être recensées dans le maïs alors que la teneur maximale européenne est fixée à 4 000 µg/kg. Lien

Bilan

Europe, résidus de pesticides, denrées alimentaires

Le dernier rapport annuel de l’Efsa sur la surveillance des pesticides inclut les résultats de plus de 88 000 échantillons alimentaires prélevés dans l’UE en 2020, avec 264 pesticides différents recherchés dans chaque échantillon. Le rapport recense 3,6 % (n=3 156) de non-conformités, un chiffre en légère hausse par rapport à 2019 (2,3 %). Les pesticides non autorisés les plus fréquemment associés aux dépassements de limites réglementaires étaient l’oxyde d’éthylène, les chlorates, le chlordécone, le chlorpyrifos et l’anthraquinone. Concernant le glyphosate, 97,4 % (n=13 760) des échantillons analysés présentaient des teneurs inférieures à la limite de quantification. Lien