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BuSCA n°62 - 22 avril 2022
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Éditorial
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Le BuSCA n°62 reflète une actualité dense en évènements sanitaires associés aux contaminants microbiologiques. Ce numéro relaie également plusieurs études menées en Asie sur des contaminants chimiques divers. Bonne lecture !
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Évènement
Royaume-Uni, Listeria monocytogenes, poisson fumé
Au Royaume-Uni, six cas de listériose déclarés depuis janvier 2022 ont été reliés, après caractérisation de la souche, à six cas plus anciens survenus depuis 2020. La majorité des personnes infectées a déclaré avoir consommé du poisson fumé. Une enquête est en cours pour déterminer l’origine de l’épidémie. Lien
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Suivi
Europe, Salmonella Typhimurium, chocolat au lait
Au 19 avril, SpF recense 42 cas d’infection à Salmonella Typhimurium (variant monophasique) possiblement liés à la consommation de produits Kinder en France, soit 21 nouveaux cas par rapport au dernier BuSCA. Lien A l’échelle européenne, dix pays sont concernés, ce qui portait à 150 le nombre total de cas au 8 avril ; les pays les plus touchés sont le Royaume-Uni, la Belgique, la France et l’Irlande. D’après les enquêtes, la souche responsable de l’épidémie correspondrait à une souche détectée lors d’un autocontrôle en décembre 2021 dans une des usines du fabricant. Au 8 avril, le retrait-rappel a été élargi à l’ensemble des produits de la marque Kinder issus de l’usine en question, située en Belgique. Lien
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Suivi
France, SHU, pâte à pizza
En France, l’épidémie de SHU liée à la consommation de pizzas de la marque Buitoni semble se stabiliser, avec un total de 53 cas confirmés rapportés au 13 avril. Les résultats d’analyse révèlent que 51 cas sont dus à des souches STEC du sérotype O26 et 2 cas sont dus à des souches STEC du sérotype O103. D’autres cas de SHU (n = 26) sont en cours d’investigation. Lien
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Suivi
USA, Listeria monocytogenes, salades
Selon les CDC, l’épidémie de listériose liée à la consommation de salades emballées de 4ème gamme produites par Dole a pris fin le 4 avril. Au total, 18 personnes infectées par la même souche de Listeria monocytogenes avaient été signalées dans 13 États américains depuis le 16 août 2014, la majorité des cas ayant été rapportés entre 2018 et 2021. L’épidémie avait conduit à trois décès. Les récentes enquêtes ont permis de détecter la souche épidémique sur une pièce d’équipement d’une usine en Arizona ainsi que sur une des moissonneuses utilisées pour la récolte de laitue iceberg. Lien
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Étude
Europe, Clostridioides difficile, pommes de terre
Une étude menée dans 12 pays européens fait état de 22 % d’échantillons de pommes de terre contaminés (n = 33/147) par Clostridioides difficile. Ces résultats, obtenus pour des pommes de terre vendues au détail uniquement, varient cependant de 0 % (Slovaquie) à 100 % (Roumanie). Par ailleurs, la proportion d’échantillons contaminés semble être plus élevée pour les produits modérément (37 %, n = 14/38) ou fortement (37 %, n = 17/46) couverts de terre, par rapport aux produits vendus déjà lavés (3 %, n = 2/63). Lien
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Étude
Monde, WGS, surveillance
Le réseau PulseNet est un réseau mondial de laboratoires d’analyses dédié au suivi des infections d’origine alimentaire, qui facilite notamment le partage d’informations de génotypage en temps réel. Une enquête menée auprès de 33 pays partenaires du réseau a analysé les freins à la mise en œuvre du WGS dans les pays à revenus faibles ou modérés. Environ 20 % des laboratoires interrogés utilisent le WGS lors des enquêtes épidémiologiques tandis que 8 % seulement l’utilisent en routine. Enfin, 54 % ne l’utilisent pas du tout. Le manque de financement et d’expertise sont les raisons les plus souvent citées. Des formations adaptées et le développement d’outils simples d’analyse des données pourraient accélérer l’usage mondial du WGS. Lien
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Avis
France, dangers biologiques, produits au lait cru
L’Anses dresse le bilan des connaissances relatives à la maîtrise des risques liés aux principaux dangers microbiologiques connus dans les produits laitiers à base de lait cru, de l’élevage à la consommation. En s’appuyant sur les bilans épidémiologiques des deux dernières décennies, l’avis souligne que les fromages au lait cru auraient été impliqués dans 60 % des infections par des E. coli entérohémorragiques (EHEC), dans 37 % des épidémies de listériose et 34 % des épidémies de salmonellose (lorsque la source alimentaire a pu être identifiée). Les fromages à pâte molle et à pâte pressée non cuite sont les plus souvent impliqués. Lien Pour rappel, la Plateforme SCA a rédigé deux guides sur la surveillance des salmonelles et des STEC hautement pathogènes en filière de fabrication de fromages au lait cru. Lien
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Bilan
France, Campylobacter, surveillance
SpF publie le bilan annuel de surveillance des infections à Campylobacter en France pour l’année 2020. Au total, 63 foyers de TIAC dues à cette bactérie ont été déclarés en 2020, comptabilisant 244 personnes infectées. Ces chiffres sont similaires à ceux obtenus en 2019 (55 foyers et 241 malades). Les tendances de ces dernières années se confirment : prédominance de C. jejuni et produits de volaille majoritairement incriminés. Lien
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Dangers biologiques et chimiques
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Avis
France, dangers biologiques et dangers chimiques, surveillance
En France, une note est attribuée par les autorités sanitaires aux établissements de transformation et de première mise sur le marché de denrées alimentaires afin de prioriser les inspections. L’Anses a été chargée d’évaluer le système de notation actuel. Elle propose une note de programmation basée sur trois composantes : le risque lié à l’activité, la maîtrise du risque par les opérateurs et la gestion du risque par la DGAL. L’Anses recommande également de renforcer l’intégration des dangers chimiques dans le calcul de la note de programmation (produits de nettoyage et désinfection, matériaux au contact des aliments, contaminations accidentelles). Lien
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Étude
Chine, mercure, thé vert
Des échantillons de thé vert (n = 129), collectés entre 2020 et 2021 dans 11 des principales provinces chinoises productrices, ont été analysés afin d’y quantifier les concentrations en mercure. Dans les feuilles de thé non préparées, les auteurs observent une concentration moyenne en mercure de 6,3 µg/kg qui masque cependant de fortes disparités géographiques. Les échantillons collectés dans les provinces minières de Guizhou et Henan présentent les concentrations moyennes les plus élevées (respectivement 14,6 et 7,5 µg/kg) et pour un échantillon en particulier, la concentration atteignait 102,9 µg/kg. Lien
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Étude
Chine, mycotoxines, produits infantiles
Une étude en Chine rapporte les teneurs en mycotoxines de 820 échantillons d’aliments pour nourrissons à base de céréales (blé, riz et millet). L’étude fournit entre autres des données d’occurrence pour les toxines d’Alternaria, plus rarement analysées et non réglementées en Europe. Environ 45 % des échantillons étaient contaminés par l’acide ténuazonique, 5,6 % par l’alternariol (AOH) et 4,3 % par le monométhyl ether d’alternariol (AME), des taux de détection nettement plus élevés que ceux retrouvés par l’EAT infantile (EATi) française. L’exposition alimentaire chronique des nourrissons à l’AOH et l’AME dépasserait par ailleurs le seuil de préoccupation fixé par l’Efsa. Lien A l’heure actuelle il n’existe pas de valeur toxicologique de référence pour ces toxines, un point sur lequel insistent les conclusions de l’EATi française. Lien
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Étude
Chine, polychloronaphtalènes, étude de l’alimentation totale
En Chine, le centre de prévention et de contrôle des maladies publie un nouveau volet de la 6ème EAT chinoise (BuSCA n°60) portant sur les concentrations en polychloronaphtalènes (PCN) dans des aliments courants collectés entre 2016 et 2019. Les taux de détection sont similaires pour toutes les catégories alimentaires et oscillent entre 82 et 90 % tandis que les valeurs maximales sont observées pour la viande (92 pg/g de poids frais en moyenne). Les auteurs soulignent que 63 parmi les 75 congénères de PCN analysés dans cette étude sont rarement recherchés alors qu’ils contribueraient néanmoins à 30 % de l’exposition alimentaire aux PCN, en facteurs d’équivalence toxique. Les auteurs recommandent l’inclusion de ces congénères lors des évaluations de risque liées aux émissions industrielles. Lien
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Étude
Monde, éléments-traces, huile de palme
Une revue de la littérature fait la synthèse des données disponibles sur les éléments-traces dans les produits issus de l’exploitation des palmiers à huile (huiles obtenues à partir des fruits, des noyaux ou bien tourteaux). Des teneurs proches de la teneur maximale européenne autorisée pour l’arsenic dans l’alimentation animale (4 mg/kg) sont rapportées dans des tourteaux de palmiste, pour une étude en Malaisie, tandis qu’une autre étude réalisée dans le même pays a mis en évidence des concentrations en fer variant entre 835 et 6 130 mg/kg. Ces valeurs sont nettement supérieures à la valeur maximale recommandée par le Conseil National de la Recherche des États-Unis en alimentation animale (500 mg/kg). Lien
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