N°65 - 02 juin 2022

Évènement

USA, Salmonella Senftenberg, beurre d’arachide

Aux USA, au 25 mai 2022, 16 cas d’infection à Salmonella Senftenberg, dont deux hospitalisations, ont été signalés dans 12 États. Dix personnes atteintes ont été interrogées ; toutes ont déclaré avoir consommé du beurre d’arachide produit par une entreprise qui a rappelé les lots concernés. La FDA a publié une liste de rappels supplémentaires pour les entreprises ayant utilisé le beurre d’arachide comme ingrédient de fabrication (e.g. chocolat). Lien En 2021, l’Europe a importé plus de 669 tonnes de beurre d’arachide en provenance des États-Unis (données Eurostat).

Suivi

Europe, Salmonella Typhimurium, chocolat au lait

Au 18 mai 2022, 324 cas de salmonellose ont été signalés dans 12 pays de l'UE et au Royaume-Uni (suite BuSCA n°61 et n°62), probablement liés à la consommation de produits chocolatés. Deux souches distinctes de Salmonella Typhimurium sont mises en cause, elles sont résistantes à plusieurs antibiotiques (pénicilline, tétracyclines, sulfanilamides, aminoglycosides). Certains isolats étaient également résistants aux désinfectants à base de composés d'ammonium quaternaire et de peroxyde d'hydrogène. Les mesures de gestion ont réduit le risque d'exposition. Huit cas ne sont pas expliqués par la consommation de produits chocolatés. Lien

Étude

Japon, Escherichia albertii, huîtres

Une étude a mis en évidence la présence d’E. albertii dans 1,6 % des échantillons d’huîtres du Pacifique (n = 5/315) et dans 5 % d’huîtres de roche (n = 2/42) prélevées dans des points de vente de quatre régions du Japon. Aucun effet de saisonnalité n’a été observé sur la fréquence de contamination. Parmi les 64 souches analysées, 63 possédaient le gène de virulence eae codant pour l’intimine. Ce gène est retrouvé dans certaines souches d’E. coli capables d’infecter l’Homme. Lien

Étude

Brésil, Campylobacter, viandes

La prévalence de Campylobacter spp. dans différentes viandes prélevées au Brésil a été estimée dans le cadre d’inspections sanitaires menées entre 2014 et 2016. Elle était de 18,7 % (46/246) dans les carcasses de poulets, de 3,6 % (5/138) dans les carcasses de bœufs, de 10,1 % (14/138) dans les carcasses de porcs, de 3,6 % (5/138) dans les foies de poulets et de 4,5 % (11/132) dans les foies de bœufs. Parmi les souches isolées de carcasses de poulets, le nombre de gènes de virulence était plus élevé chez C. jejuni, suivi de C. coli puis Campylobacter spp. Lien

Évènement

Guatemala, toxines paralysantes, mollusques bivalves

Au Guatemala, 34 cas d’intoxication probable par des toxines paralysantes, suite à la consommation de mollusques bivalves, ont été rapportés au 20 mai 2022, quatre personnes sont décédées. Les personnes hospitalisées ont présenté des symptômes gastro-intestinaux et des manifestations neurologiques et avaient consommé des palourdes. La contamination des coquillages par des toxines paralysantes s’observe particulièrement lors de la prolifération massive d’algues, phénomène connu sous le nom de « marée rouge ». Lien

Étude

Europe, plomb, petits gibiers

Le gibier est généralement chassé avec des munitions de plomb qui peuvent se fragmenter. Une revue de la littérature semble indiquer une augmentation des concentrations en plomb dans les échantillons musculaires de gibiers à plumes et de petits mammifères (< 10 kg) entre 1990 et 2021 en Europe, excepté au Danemark, le seul pays de l’étude où l’utilisation du plomb est totalement interdite pour la chasse. Lien

Étude

Espagne et Maroc, éléments-traces, champignons

Une étude a recherché la présence de huit éléments-traces : cinq éléments toxiques (chrome (Cr), arsenic (As), cadmium (Cd), mercure (Hg), plomb (Pb)) et trois éléments essentiels (cuivre (Cu), zinc (Zn) et sélénium (Se)) dans des échantillons de cinq espèces de champignons sauvages comestibles (n = 16) collectés en 2017 et 2018 dans le sud de l’Espagne et le nord du Maroc. L’absorption des éléments-traces par les champignons était significativement différente entre les cinq espèces analysées (Agaricus silvicola, Amanita caesarea, Boletus aereus, B. edulis et Russula cyanoxantha). Les auteurs estiment qu’une consommation de 300 g par jour de certains types de ces champignons exposerait la population à des dépassements des valeurs toxicologiques de référence pour le Cr et le Cd, de même que pour l’As quelle que soit l’espèce consommée. Lien

Étude

Tunisie, mycotoxines, café

Les résultats d’une étude ont montré que les échantillons (n = 100) de café prélevés dans de commerces tunisiens étaient tous contaminés par au moins une mycotoxine. Une co-occurrence de deux à neuf mycotoxines a été observée dans 82 % des échantillons. Les concentrations les plus élevées ont été retrouvées pour la tentoxine (une toxine produite par le champignon Alternaria) et les aflatoxines AFG1 et AFG2 (avec un maximum de 300 µg/kg pour la tentoxine). La plupart des échantillons contaminés par l’ochratoxine A (17/18) dépassaient la teneur maximale fixée pour le café torréfié (5 µg/kg), avec une valeur maximale atteignant 122 µg/kg. Lien En 2021, l’Europe a importé 221 tonnes de café provenant de Tunisie (données Eurostat).

Étude

Chine, mycotoxines, aliments

La présence de cinq mycotoxines, produites par les champignons de l’espèce Alternaria, a été recherchée dans 486 produits alimentaires collectés en Chine entre mai et décembre 2021, dans des magasins pratiquant le commerce électronique. Le taux d’occurrence le plus élevé dans ces produits a été observé pour l’acide tenuazonique (TeA) (51 %), pour lequel les concentrations moyennes atteignaient les valeurs les plus hautes (40,6 µg/kg). Dans les produits à base de céréales ou à base de fruits, la co-occurrence de plusieurs mycotoxines a été étudiée. L’association majoritaire était : TeA et tentoxine (TEN), parfois accompagnée de l’alternariol méthyl éther (AME). Lien Ces toxines n’ont pas été réglementées par la Commission européenne à ce jour.