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BuSCA n°86 - 14 avril 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Évènement
Europe, Salmonella Virchow, viandes de poulet
Depuis juin 2017, 210 cas d’infection par Salmonella Virchow ST16 ont été signalés par l’UE (177), le Royaume-Uni (32) et les États-Unis (1). La majorité des cas européens ont été déclarés par la France avec 111 cas dont 52 rapportés entre août et décembre 2022. Plusieurs patients avaient consommé des kebabs contenant de la viande de poulet. À ce jour, l’origine de la contamination n’est pas identifiée mais les enquêtes épidémiologiques indiquent que le clone responsable de cette épidémie transfrontalière a circulé dans la chaîne de production de viande de volailles au moins en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. Lien
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Évènement
Royaume-Uni, Listeria monocytogenes, fromages à pâte molle
Au Royaume-Uni, les agences sanitaires alertent sur la présence de Listeria monocytogenes à des concentrations élevées dans des fromages à pâte molle au lait pasteurisé de type Baronet. Trois cas de listériose appartenant au même cluster génomique ont été récemment signalés dans le pays et une enquête est en cours afin de confirmer la source. Lien La société a procédé à un rappel des produits concernés. Lien
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Évènement
États-Unis, Salmonella, farines
Aux États-Unis, une épidémie de salmonellose est en cours dans 11 États depuis décembre 2022. Au 30 mars 2023, 12 cas ont été signalés et six personnes ont déclaré avoir consommé de la pâte crue, à base de farine, préparée à la maison. Les autorités sanitaires ont lancé une enquête afin d’identifier une source commune de contamination. Lien
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Étude
Italie, Toxoplasma gondii, élevages ovins
En Italie, une équipe de recherche s’est intéressée à la prévalence du parasite Toxoplasma gondii dans les élevages ovins. Deux abattoirs ont été sélectionnés afin de collecter 405 échantillons de sérum sur des carcasses de moutons, entre 2019 et 2021. Les résultats indiquaient que 54 % (218/405) des animaux possédaient les anticorps caractéristiques d’une infestation par Toxoplasma. La proportion d’animaux séropositifs était plus élevée chez les adultes (135/215, 63 %) que chez les jeunes (83/190, 44 %). Les régions d’élevage marquées par une pluviométrie plus importante semblaient être concernées par une plus grande proportion d’animaux séropositifs. Lien
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Étude
Italie, microplastiques, moules
Des analyses réalisées sur des échantillons de moules pêchées en Italie ou bien importées de Grèce, et vendues dans la région des Pouilles (Italie), ont montré une contamination moyenne de 6,5 particules de microplastiques (définies comme des particules supérieures à 10 µm), soit 1,6 microparticule/g. Les microplastiques identifiés étaient en majorité sous forme de fragments (72 %) et de fibres (23 %). Notamment, les fragments de couleur bleue compris entre 10 à 500 µm et appartenant à la classe des polymères de polyamide étaient les plus fréquents. Les fibres synthétiques utilisées pour la fabrication des cordes, filets et autres matériels dans les installations aquacoles seraient la source principale de contamination. Lien
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Étude
Chine, PFAS, produits de la mer
En Chine, une équipe de recherche a suivi les profils de contamination par les PFAS de produits de la mer (n = 1 049) pêchés le long des côtes de la mer Jaune, entre 2014 et 2021. Les concentrations totales en PFAS les plus élevées ont été observées dans les mollusques bivalves (6,52 µg/kg) et les crustacés (4,64 µg/kg). Parmi les 23 PFAS analysés, le PFOA ainsi que le PFOS dominaient les profils de contamination. Les concentrations moyennes en PFOA rapportées pour les mollusques bivalves (4,93 µg/kg) et les crustacés (2,23 µg/kg) dépassaient la teneur maximale établie par la Commission européenne depuis janvier 2023 dans ces produits (0,7 µg/kg). Lien
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Étude
Chine, monomères fluorés, étude de l’alimentation totale
Les monomères fluorés utilisés dans la composition des écrans à cristaux liquides (tablettes, smartphones etc.) sont des polluants organiques persistants largement détectés dans l'environnement mais jusqu’ici peu étudiés dans l'alimentation. Au cours de la cinquième (2009-2012) et sixième (2015-2018) étude de l'alimentation totale (EAT) chinoise, 39 de ces composés ont été recherchés. Ils ont été détectés dans respectivement 90,5% et 99,5% des aliments analysés. Leur somme était la plus élevée dans les viandes (EAT5 : 28,8 µg/kg ; EAT6 : 20,0 µg/kg), qui représentaient avec les céréales et les légumes les principaux contributeurs à l’exposition globale. L'exposition à deux monomères en particulier (FPEB et FPrBP) pourrait être associée à des effets indésirables mais des études toxicologiques sont nécessaires afin de mieux caractériser le danger. Lien
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Étude
Monde, mycotoxines, coproduits agroindustriels
Une revue systématique a été réalisée sur la contamination par des mycotoxines de coproduits agro-industriels. Les études sélectionnées (2000 à 2022) traitaient de la contamination des coproduits de brasserie (levures, drêches), des coques de cacao, des marcs de raisin et de la pulpe de betterave sucrière. Les mycotoxines détectées le plus fréquemment étaient l’aflatoxine B1, l’ochratoxine A, les fumonisines, le déoxynivalénol et la zéaralénone. Dans l’ensemble, les teneurs les plus élevées ont été rapportées pour les drêches de brasserie (résidus du brassage des céréales). Lien
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Étude
Monde, phtalates, alimentation humaine
Les phtalates peuvent contaminer la chaîne alimentaire à plusieurs niveaux : contamination de l’eau, migration depuis le matériel utilisé au cours des procédés de transformation, matériaux d’emballages, etc. Une revue systématique propose une synthèse des données de contamination par ces substances, pour dix catégories de denrées alimentaires. Les auteurs ont identifié 14 substances non autorisées (Règlement UE n° 10/2011) dont la présence est rapportée dans divers aliments, notamment dans les huiles. Les concentrations les plus élevées étaient généralement rapportées pour le DEHP, un phtalate pour lequel des dépassements de la limite spécifique de migration ont été observés dans plusieurs études. Lien
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Étude
Monde, résidus de médicaments vétérinaires, miels
L’usage de médicaments vétérinaires en apiculture peut entraîner la présence de résidus dans les miels. Une méta-analyse des données publiées sur le sujet entre 2005 et 2020 a montré que ce sont les fluoroquinolones qui présentent les concentrations moyennes les plus élevées (8,59 µg/kg), suivies de la tétracycline (5,68 µg/kg), des sulfamides (5,54 µg/kg) puis des macrolides (4,19 µg/kg). Lien
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Avis
Europe, nitrosamines, alimentation humaine
L’Efsa a récemment émis un avis concernant le risque lié à la présence de nitrosamines (composés néoformés notamment issus de la conversion des nitrites) dans les aliments. L’avis ciblait dix nitrosamines cancérogènes pour lesquelles la présence dans les aliments est avérée. La présence de ces substances a été constatée dans les boissons alcoolisées, les boissons chaudes, les produits de la mer transformés, les sauces et condiments et les produits carnés. Ces derniers sont identifiés comme les principaux contributeurs à l’exposition. Les conclusions indiquent des préoccupations de santé pour l’ensemble de la population. L’Efsa souligne la nécessité d’acquérir des données pour d’autres produits transformés. Lien
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Bilan
France, résidus de pesticides, eaux de consommation
Dans le cadre de ses activités de surveillance, le laboratoire d'hydrologie de Nancy réalise environ tous les 3 ans des campagnes nationales de mesures de substances émergentes non réglementées. La dernière campagne initiée en 2019 concernait 157 résidus de pesticides et métabolites, 54 résidus d’explosifs et un solvant (1,4-dioxane) recherchés dans l’eau destinée à la consommation humaine. Deux résidus de pesticides en particulier ont été quantifiés dans plus de 50 % des échantillons d’eaux traitées : il s’agit du métolachlore ESA (53 %) et du chlorothalonil R471811 (57 %). Ce dernier, un métabolite du chlorothalonil (fongicide interdit en France depuis 2020), dépassait la limite de qualité de 0,1 µg/L dans 34 % (102/304) des prélèvements. La valeur de gestion de 0,9 µg/L établie pour le métolachlore ESA était quant à elle dépassée dans moins de 2 % des échantillons. Lien
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