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BuSCA n°90 - 8 juin 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Évènement
États-Unis, Salmonella Enteritidis, pâte à biscuits
Aux États-Unis, une TIAC à Salmonella Enteritidis est en cours avec actuellement 18 cas déclarés dans six États. Parmi les personnes malades interrogées, 12 ont déclaré avoir consommé des produits de marque Papa Murphy’s, dont neuf de la pâte à cookie crue. Lien L’entreprise a temporairement cessé la vente des produits suspectés. Lien
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Étude
États-Unis, Salmonella Newport, melons
Aux États-Unis, 80 cas d’infections à Salmonella Newport avaient été signalés par plusieurs États entre juillet et octobre 2020. Les résultats de l’enquête épidémiologique ont permis d’orienter les investigations vers des melons cultivés dans une ferme de l’Indiana mais la souche épidémique n’a été retrouvée dans aucun des prélèvements qui y ont été effectués. En revanche, des échantillons prélevés à la ferme (sol, eau d’irrigation, véhicule de transport) étaient contaminés par des souches de Salmonella appartenant à différents sérotypes, qui présentaient une étroite proximité génétique avec des souches cliniques isolées lors d’épidémies antérieures. Lien
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Étude
Chine, Cronobacter sakazakii, alimentation infantile
En Chine, un programme national de surveillance mené entre 2018 et 2019 a permis d’estimer la prévalence de Cronobacter sakazakii dans des poudres de laits et compléments alimentaires à base de riz destinés aux nouveaux-nés et nourrissons. Au total, 13 % (1 048 / 8 055) des compléments alimentaires et 0,2 % (7 / 4 050) des poudres de lait étaient contaminés. La majorité des isolats (92 %) étaient sensibles aux 12 antibiotiques testés ; les deux isolats multirésistants identifiés présentaient une résistance à des antibiotiques non critiques (sulfaméthoxazole, triméthoprime, chloramphénicol). Lien
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Bilan
France, TIAC, denrées alimentaires
D’après Santé publique France, 1 309 TIAC ont été déclarées en 2021, affectant 11 056 personnes, un chiffre en diminution par rapport aux années 2018 (14 742) et 2019 (15 641). Un agent pathogène a pu être confirmé pour 327 TIAC, majoritairement Salmonella (147 TIAC). Parmi les TIAC à agent pathogène non confirmé, Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens étaient les plus fréquemment suspectés (66 % des TIAC). Dans près de la moitié des TIAC (44 %), les aliments suspectés sont des plats composés ou cuisinés et il n’est pas possible d’identifier un aliment en particulier à l’origine des intoxications. Lien
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Dangers biologiques et chimiques
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Étude
Europe, dangers chimiques et microbiologiques, produits d’origine végétale
Une étude a analysé les notifications RASFF relatives à des produits d’origine végétale, déclarées entre les années 1979 et 2020. Cela concernait plus de 33 000 notifications , soit 43 % du nombre total de notifications. Près de 20 % de ces notifications correspondaient à des alertes. Les notifications concernaient en premier lieu les noix et graines oléagineuses (37 %) et les fruits et légumes (35 %), principalement en provenance de pays tiers comme la Turquie, l’Inde, la Chine et l’Iran. Parmi les couples danger-matrice les plus notifiés se trouvaient les résidus de pesticides dans les poivrons, les aflatoxines dans les arachides, l’ochratoxine A dans les raisins secs, ou encore Salmonella dans le sésame ou les épices. Lien
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Bilan
Monde, dangers chimiques et microbiologiques, aliments in vitro
Dans un document conjoint, la FAO et l’OMS présentent l’ensemble des dangers potentiels pour la santé des consommateurs d’aliments fabriqués in vitro, identifiés à chacune des étapes de leur production : isolement des cellules, croissance, collecte et formulation des aliments. Les experts ont passé en revue plus de 300 dangers et retenu comme pertinents aussi bien des dangers physiques ou chimiques (ex : présence d’antibiotiques, d’éléments traces, de microplastiques) que biologiques (ex : présence d’agents pathogènes ou de leurs toxines). Des préoccupations liées à la présence d’allergènes ont été soulevées. Le document aborde également les différentes réglementations qui encadrent ces aliments, études de cas à l’appui. Lien
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Étude
France, microcystines, spiruline
Les cultures de cyanobactéries servant à la production de spiruline peuvent être contaminées par des microcystines, des toxines qui affectent principalement le foie. Une étude a rassemblé les résultats d’analyses menées auprès de 109 fermes aquacoles françaises entre 2013 et 2021. Les 623 échantillons de spiruline sèche analysés au cours de cette période présentaient une teneur moyenne en microcystines de 0,21 ppm, avec 42 % d’échantillons non quantifiés. Une légère tendance à la hausse a pu être observée entre 2017 et 2021. Lien En 2017, l’Anses estimait nécessaire d’établir un seuil réglementaire en microcystines pour ces produits. Lien
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Étude
Belgique, patuline, produits à base de pommes
La patuline est une mycotoxine principalement observée dans les fruits et notamment ceux à pépins. Dans une étude en Belgique, elle a été détectée dans 54 % (56/103) des jus de pommes et 7 % (3/42) des compotes analysés, mais dans aucun des dix échantillons de cidres testés. Les produits, locaux ou importés, ont été collectés en 2021 auprès de supermarchés. Un échantillon de compote (35,9 µg/kg) et cinq échantillons de jus (max : 191,1 µg/L) dépassaient les teneurs respectives de 25 et 50 µg/kg établies par la réglementation européenne (nouveau Règlement (UE) 2023/915). Lien
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Étude
Espagne, énniatine B, produits céréaliers
Une étude a estimé l’exposition de la population espagnole à l’énniatine B, une mycotoxine émergente de la famille des fusariotoxines et dont la toxicité est peu connue. En 2019, 347 échantillons de produits céréaliers ont été collectés auprès de différents distributeurs. L’énniatine B était quantifiée dans 28 % (9/32) des produits destinés à l’alimentation infantile et 100 % des échantillons composites d’autres produits céréaliers. Les teneurs moyennes oscillaient entre 6,71 µg/kg (alimentation infantile) et 178,7 µg/kg (biscottes). Le pain blanc et les pâtes constituaient les principaux contributeurs à l’exposition des jeunes enfants et des adultes, toutes régions confondues. Les auteurs ont par ailleurs observé une corrélation positive entre les teneurs en énniatine B et celles en déoxynivalénol. Lien
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Étude
Pologne, mycotoxines, laits de vache
Les énniatines et la beauvéricine sont des mycotoxines aux structures très proches, dont la présence est principalement rapportée dans les produits céréaliers et plus rarement dans le lait. Une étude rapporte leur présence dans des échantillons de laits de vache crus (n = 76) ou stérilisés UHT (n = 27) collectés en Pologne. D’après les résultats, l’énniatine B était détectée dans 41 % des échantillons de laits crus et 59 % des laits UHT, avec une teneur maximale de 0,85 µg/kg. La beauvéricine était détectée dans 20 % des laits crus et 33 % des laits UHT, la teneur maximale s’élevait à 6,16 µg/kg. Ces mycotoxines ne sont pas réglementées à l’heure actuelle dans l’UE. Lien
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Étude
Pologne, PBDE, alimentation animale
En Pologne, dix congénères de PBDE, des composés bromés souvent utilisés comme retardateurs de flamme, ont été recherchés dans 207 échantillons d’alimentation animale issus des plans nationaux de surveillance (2017-2021). Près de 73 % des échantillons étaient contaminés par au moins un congénère. Le congénère BDE-209 demeurait le plus fréquemment détecté (56 %). Les concentrations médianes les plus élevées (somme des 10 congénères) étaient observées pour les huiles de poissons (2 260 ng/kg) et les farines de poissons (530 ng/kg). Pour ces dernières, une diminution significative des concentrations a été observée pour plusieurs congénères entre 2017 et 2021. Lien En Europe, bien que les PBDE ne fassent pas l’objet d’une réglementation, la Commission européenne avait émis des recommandations en 2014 pour leur surveillance dans l’alimentation humaine, soulignant que l’alimentation animale pouvait être une source de contamination à investiguer. Lien
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Étude
Pologne, PFAS, alimentation infantile
Dans une étude en Pologne, les concentrations de 14 PFAS ont été mesurées dans des laits infantiles (n = 12) et d’autres aliments pour nourrissons à base de fruits, légumes ou poissons (n = 30), collectés en 2022. Pour la somme des 14 PFAS, les concentrations moyennes rapportées étaient plus élevées dans les laits (0,22-0,24 µg/kg) que dans les autres aliments (0,019-0,025 µg/kg). Une dose hebdomadaire tolérable de 4,4 ng/kg pc a été proposée en 2020 par l’Efsa pour la somme de quatre PFAS (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS) réglementés au niveau européen depuis le 1er janvier 2023. Ces derniers étaient présents à des concentrations faibles dans l’ensemble des produits et le niveau d’exposition estimé pour les nourrissons était inférieur à la dose établie par l’Efsa. Lien
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Étude
Monde, dangers chimiques, matériaux au contact des aliments
Une étude a documenté les substances chimiques présentes dans les matières plastiques recyclées et auxquelles les consommateurs sont susceptibles d’être exposés. Pour ce travail, elle s’est appuyée sur la base de données bibliographique FCCmigex. Plus de 1 300 substances associées à ces matériaux ont ainsi été recensées dans la littérature. L’antimoine, la mélamine ainsi que les phtalates sont des exemples de dangers connus, fréquemment ciblés et rapportés dans ces matériaux. Des substances dont la toxicité est encore peu connue ont également été mises en évidence, comme le 2,4-DTB, un potentiel perturbateur endocrinien. Il s’agit d’un métabolite d’antioxydants, ces derniers étant couramment ajoutés aux matériaux à usages répétés comme les bouteilles en polypropylène, pour retarder leur dégradation. Lien
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Avis
Monde, résidus de sels d’ammonium quaternaires et chlorates, poissons
L’Efsa a émis un avis concernant les risques pour les consommateurs européens associés à la présence de sels d’ammonium quaternaires et de chlorates dans les poissons. Ces substances sont généralement employées dans la formulation de biocides ou pesticides. Des données de surveillance pour la période 2013-2021 ont été transmises par six pays membres pour le chlorure de benzalkonium (BAC), le chlorure de didécyldiméthylammonium (DDAC) et les chlorates. Ces derniers présentaient généralement les teneurs moyennes les plus élevées, avec un maximum observé pour des échantillons de pangas (1 483,5 µg/kg). Au regard de ces résultats, un dépassement de la dose toxicologique de référence aiguë ne peut être exclu pour les chlorates. A contrario, l’Efsa n’a identifié aucun risque potentiel lié à l’exposition chronique à ces substances. Lien
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