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BuSCA n°92 - 6 juillet 2023
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Éditorial
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Le comité de rédaction du bulletin de veille sanitaire internationale de la Plateforme de surveillance de la chaîne alimentaire (SCA) vous présente l’actualité de la quinzaine passée dans le domaine de la surveillance sanitaire des aliments. Bonne lecture !
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Étude
Australie, Salmonella Agona, alimentation animale
Lors d’une étude réalisée en Australie, les génomes de 37 souches de Salmonella Agona isolées de prélèvements de farines de canola, de soja, viandes et d’aliments composés destinés à l’alimentation animale ont été séquencés afin d’identifier une source commune de contamination. Ces prélèvements ont été réalisés lors de contrôles de routine effectués entre 2018 et 2021, auprès de 10 fabricants d’aliments pour animaux. De fortes proximités génétiques ont été observées entre isolats détectés dans des matières premières provenant de mêmes fournisseurs. Ces résultats indiquent que les souches de S. Agona ont probablement été disséminées depuis l’amont (usines d’équarrissage ou de trituration de graines oléagineuses). Lien
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Étude
Chine, Vibrio parahaemolyticus, épidémies d’origine alimentaire
En Chine, dans la province côtière de Zhejiang, Vibrio parahaemolyticus a été à l’origine de 383 foyers épidémiques et 4 382 malades, entre 2010 et 2022. Une matrice alimentaire a pu être confirmée pour 53 % des foyers, il s’agissait majoritairement de produits de la pêche et de l’aquaculture, cuits ou crus (32 %). Les produits cuits concernaient principalement des crevettes (31 foyers), des coquillages (30 foyers), des poissons (23 foyers) ; les produits crus incriminés étaient principalement des crabes marinés dans du sel ou du vin (8 foyers). Lien
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Bilan
Danemark, zoonoses, surveillance
D’après l’Institut national de l’alimentation au Danemark, 63 épidémies d’origine alimentaire impliquant 1 284 malades ont été signalées dans le pays en 2022. Ces chiffres sont similaires à ceux de l’année précédente. Les agents pathogènes associés à la majorité des foyers étaient norovirus (14 foyers), Salmonella (11 foyers), Campylobacter (11 foyers) ou Listeria monocytogenes (6 foyers). Depuis une dizaine d’années, l’adoption progressive des méthodes de séquençage par les laboratoires a permis d’améliorer la qualité des diagnostics et s’est accompagnée d’une augmentation importante de la détection de deux agents pathogènes en particulier : STEC et Cryptosporidium. En 2022, environ un quart des souches de Cryptosporidium a pu être séquencé révélant une forte diversité génétique, certaines espèces ont été identifiées pour la première fois dans le pays. Lien
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Dangers biologiques et chimiques
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Bilan
Europe, alertes sanitaires, chaîne alimentaire
En 2022, 4 361 notifications ont été enregistrées par le RASFF, dont 27 % d’alertes (risque sanitaire grave). Les résidus de pesticides (990 notifications) et les agents pathogènes (857 notifications) étaient les deux dangers les plus fréquemment notifiés. Les notifications les plus récurrentes concernaient notamment la présence de résidus de pesticides dans des fruits et légumes en provenance de Turquie (n = 299), la détection de Salmonella dans des produits de volaille en provenance de Pologne (n = 190) et des non-conformités dans la composition de matériaux au contact des aliments, en provenance de Chine (n = 76). Lien
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Bilan
Canada, dangers microbiologiques et chimiques, surveillance
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a récemment mis en ligne plusieurs bilans de ses activités de surveillance. Les derniers rapports portent d’une part sur la contamination des herbes fraîches et légumes-feuilles par les virus, avec des niveaux très faibles mis en évidence, et d’autre part sur les oignons verts importés, catégorie au sein de laquelle aucun parasite n’a été retrouvé dans les échantillons testés. Pour les dangers chimiques, des résultats ont été publiés pour la surveillance des éléments traces dans les algues, ainsi que celle du furane et de ses dérivés dans le café, le chocolat et les aliments pour nourrissons. Lien
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Étude
Italie, PFAS, laits de vache
Une étude a évalué la distribution de 14 PFAS dans des laits entiers de vache, leurs fractions écrémées et la crème. Les échantillons ont été prélevés sur 23 vaches du nord de l'Italie sans exposition connue à des sources de PFAS. Dans les trois fractions, les PFAS les plus communément observés étaient l’acide perfluorobutanoïque (PFBA), suivi du sulfonate de perfluorooctane (PFOS) et de l'acide perfluorooctanoïque (PFOA). Seule une différence significative a été observée pour le PFOS dont les concentrations se sont avérées plus élevées dans la crème (148,30 ng/kg) que dans la fraction écrémée (8,53 ng/kg). Les PFAS à chaîne longue, comme le PFOS, possèdent une structure similaire à celle d’acides gras. Selon les auteurs, cette caractéristique leur permettrait d’emprunter les mêmes transporteurs cellulaires que les acides gras et d’être excrétés dans les globules gras du lait, expliquant leur concentration dans la fraction lipidique. Lien
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Étude
Pays-Bas, chloroparaffines, huiles végétales
Aux Pays-Bas, des chercheurs ont analysé 39 huiles végétales du commerce (2021) et 13 huiles brutes ou raffinées obtenues auprès d’une usine de raffinage (2022) afin d’évaluer leurs teneurs en chloroparaffines. Des chloroparaffines à chaîne courte (SCCP) et moyenne (MCCP) ont été quantifiées dans les huiles du commerce, avec des concentrations maximales de 78 ng (huile d’olive) et 391 ng (huile de riz) par gramme de poids lipidique, respectivement. Concernant les huiles brutes, le procédé de raffinage était à l’origine d’une réduction de 82 % des teneurs en SCCP et de 69 % de celles en MCCP. L’exposition par voie alimentaire en lien avec la consommation de ces huiles ne représentait pas de risque pour la santé des consommateurs néerlandais. Lien En 2020, l’Efsa insistait sur la nécessité d’acquérir davantage de données d’occurrence des chloroparaffines dans l’alimentation. Lien
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Étude
Serbie, résidus de pesticides, agrumes
En Serbie, des analyses de résidus de pesticides dans des agrumes collectés au stade de la distribution en 2022 ont montré que 28 % (21/76) des échantillons dépassaient les LMR européennes. Notamment, huit échantillons de mandarines dépassaient la LMR établie pour le dimétomorphe (0,01 mg/kg), avec un maximum de 0,48 mg/kg. Les trois pesticides les plus fréquemment détectés étaient des fongicides : imazalil (88 %), azoxystrobin (41 %) et dimétomorphe (37 %). Pour l’ensemble des échantillons (pamplemousses, citrons, mandarines, oranges), 23 pesticides ont été détectés dont neuf non autorisés en Europe. Lien
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Étude
Chine, résidus de pesticides, miels
Dans la région Est de la Chine, principale région productrice de miel de colza, les pesticides utilisés sur les cultures de colza sont à l’origine de nombreux empoisonnements d’abeilles. Entre mars et avril 2022, 96 échantillons de miels de colza ont ainsi été collectés aléatoirement dans des ruchers ayant connu des cas d’empoissonnement, afin d’évaluer leur contamination par des résidus. Le carbendazime et le semiamitraz, étaient les pesticides les plus fréquemment détectés (99 et 94 %, respectivement). Un seul échantillon présentait une teneur en propargite (interdit dans l’UE) de 0,13 mg/kg supérieure à la LMR européenne fixée à 0,05 mg/kg ; aucun autre dépassement n’a été relevé. En 2022, plus de 68 000 tonnes de miel ont été importées dans l’UE depuis la Chine (Eurostat). Lien
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Étude
Chine, mycotoxines, huiles végétales
En Chine, une étude a évalué la contamination par les mycotoxines de 416 échantillons d’huiles végétales locales ou importées, en vente entre 2021 et 2022. Les analyses couvraient 51 mycotoxines et dix catégories d’huiles pures ou en mélange, d’origines végétales diverses. Au total, 24 mycotoxines ont été détectées, en particulier les énniatines B1 (72,6 %), B (71,2 %) et A1 (68 %). Leurs concentrations moyennes étaient les plus élevées dans les huiles d’olive, où elles étaient présentes dans la totalité des 85 échantillons analysés. Par ailleurs, huit échantillons d’huiles d’arachides (max = 22,7 µg/kg) dépassaient la teneur maximale autorisée en Europe pour l’aflatoxine B1 (2,0 µg/kg). Les résultats indiquaient un risque accru de survenue de cancer pour la population chinoise, en lien avec la consommation de ces huiles. Lien
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Étude
Brésil, mycotoxines, maïs
Une étude a évalué les concentrations en mycotoxines de différentes variétés de maïs cultivées au Brésil, qui différaient notamment par leur composition en amidon. Les 450 échantillons de grains provenaient de parcelles expérimentales récoltées en 2020 et 2021. Les fumonisines B1 et B2 étaient de loin les mycotoxines les plus fréquemment détectées. Quelle que soit l’année, les teneurs moyennes en FB1 et FB2 étaient significativement plus élevées dans les variétés dites « dentées » que celles dites « cornées ». Une de hypothèses serait que les grains dentés, riches en amidon farineux et moins denses, présenteraient une moins grande résistance mécanique aux champignons pathogènes. Lien
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Étude
Monde, ochratoxine A, café vert
Une étude a synthétisé les teneurs en ochratoxine A (OTA) dans le café vert (non torréfié) rapportées dans la littérature, à travers une méta-analyse couvrant la période 2010-2022. La proportion globale de produits à base de café vert contaminés a été évaluée à 38,35 % (IC95% : 24,77 – 52,77). Les concentrations moyennes maximales étaient rapportées aux Philippines (12,5 – 257 µg/kg) et aux États-Unis (10 - 68 µg/kg). A titre informatif, la réglementation européenne fixe un seuil de 3,0 µg/kg pour l’OTA dans le café torréfié. Lien
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Étude
Monde, éléments traces, crabes
Une revue systématique de la littérature a identifié 108 articles relayant des résultats d’analyse d’éléments traces dans la chair de crabes, publiés jusqu’en 2022. Les concentrations moyennes estimées après méta-analyse s’élevaient à 4,5 mg/kg pour le nickel, 1,9 mg/kg pour le plomb, 1,6 mg/kg pour l’arsenic et 1,1 mg/kg pour le cadmium. Au regard des résultats mis en évidence par ces études, des risques ne peuvent être exclus pour la santé des consommateurs de certains pays, incluant notamment la Malaisie, le Portugal, l'Afrique du Sud et les États-Unis, en lien avec la consommation de ces produits. Lien
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